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l’époque paléolithique. Entre 1200 et 1300 av. J.-C., elle fut envahie par une population provenant d’Anatolie, les Lykis (Lucós, d’où le nom de Lucania), ayant un degré de développement supérieur à celui des habitants indigènes. Ils partagent équitablement les terres, leurs villes se réunissent en une fédération disposant d’une seule monnaie, le basileus. Forts et bien soudés, ils résisteront aux tentatives de conquête des colonies grecques. Les Romains réussissent à les soumettre, mais les Lucains profiteront de chaque occasion pour essayer de s’affranchir. Ils seront ainsi aux côtés d’Hannibal et subiront la vengeance de Rome et, 150 ans plus tard, ils soutiendront la révolte des esclaves conduite par Spartacus. Après les invasions des Goths, la région sera marquée par les luttes entre Byzantins, Longobards et Normands, remportées par ces derniers. De nombreuses communautés monastiques (basiliennes, souvent de rite byzantin, et bénédictines) s’établissent dans la région. De cette époque nous restent les nombreuses églises et habitations rupestres notamment dans les Sassi de Matera, le plus extraordinaire complexe d’habitations troglodytiques d’Italie. On assiste ici à une double influence : orientale et byzantine dans les peintures et les rites religieux, et occidentale dans l’architecture religieuse et militaire. Les rites grecs vont se perpétuer jusqu’à nos jours par les immigrations successives d’Albanais : leurs fêtes traditionnelles, des Pâques par exemple, sont très chorégraphiques. Sous le règne normano-souabe, la Basilicata vit une période faste : l’agriculture et la démographie reprennent, on bâtit de très belles églises, des remparts et des châteaux. A la mort de Frédéric II, les Angevins prennent le pouvoir et le territoire est peu à peu délaissé. Au XVe siècle leur succède la domination espagnole qui, avec le baroque, laisse des traces importantes, tant sur le plan de l’urbanisme que de l’architecture des palais et des maisons. Rivello. La Basilicata est située entre les Pouilles et la Calabre. C’est une petite région de 9992 Km2 et 620.000 habitants qui, de par son emplacement, fait fonction de trait d’union entre les côtes ionienne, tyrrhénienne et adriatique. Son territoire est très montagneux : les Apennins du sud à l’est et au nord, avec le parc naturel du Pollino ; les Murge à l’ouest, la région des dolines et des “gravine “, ravins criblés de grottes ; la plaine de Metaponto au sud. En dépit de son relief accidenté, cette région est surtout connue pour ses plages dans le golfe de Tarente ou le golfe de Policastro, au pied d’une corniche d’où la vue sur la mer et la côte est magnifique. La Basilicata aussi fut habitée depuis Les Pouilles La Basilicata Pouilles gourmandes Les Italiens eux-mêmes vous le diront : la réputation de la cuisine provinciale des Pouilles n’est un secret que pour qui ne la connaît pas. Etrangement, nombreux sont encore ceux qui méconnaissent cette tradition culinaire de qualité! La cuisine des Pouilles repose sans conteste sur la richesse immédiate des produits de la terre et de la mer environnantes. Comme dans les autres régions du Mezzogiorno, la part du secteur primaire dans l’économie est largement supérieure à celle du nord de l’Italie. Outre les oliviers et la vigne, spécialités de la région, les Pouilles fournissent de grandes quantités de légumes dits méditerranéens (tomates, aubergines) et de céréales (blé dur des différentes plaines). De riches vergers (dont les amandiers sur le littoral), un important cheptel ovin, des produits laitiers, des poissons, des crustacés et des fruits de mer complètent une palette très colorée de produits variés et d’excellente qualité. Parmi les spécialités, notons : entre autres pâtes, les orecchiette de blé dur, apprêtées de différentes manières (en sauce tomate très concentrée, al ragù, avec de la roquette, des brocoli, de l’ail ou des piments). les olives vertes, noires ou jaunes sous diverses formes et tailles. les légumes frais (asperges, chicorées, marasciule, céleris), secs (haricots, fèves, lentilles) ou sauvages (fenouils, cardons, oignons), les champignons sautés. les poissons au four, grillés ou, et c’est une coutume locale que vous pourrez adopter, les anchois crus marinés dans du jus de citron, ou encore les petites seiches. les huîtres de Taranto, la zuppa di gamberi, le poulpe en sauce, le gratin de moules de Bari. le capretto ripieno al forno (chevreau rôti et farci aux aromates), la zampina di Sammichele (saucisse faite de plusieurs viandes avec basilic ou paprika), l’agneau sous toutes ses formes. la mozzarella, la ricotta de vache ou de chèvre, le pecorino. gâteaux variés, fruits, glaces. Parmi les vins des Pouilles, réputés sous les Romains déjà, citons en AOC : le rosso di Barletta, le rosso di Cerignola, le Cacc’e Mitte di Lucera et, en rouge doux, l’Aleatico di Puglia. Le Locorotondo et l’Ostuni, vins blancs, accompagnent poissons et fruits de mer. San Severo, Castel del Monte et Gioia del Colle sont produits en blanc, rouge et rosé. Pour l’apéritif, préférez le Moscato di Trani ou le Primitivo di Manduria. 41


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